Les Chevaliers de Malte
Issus de l’ordre des Hospitaliers-de-Saint-Jean-de-Jérusalem à partir de 1530, les chevaliers de Malte organisèrent la défense de l’archipel de Malte en édifiant plusieurs fortifications (fort Saint-Ange, fort Saint-Elme, fort Saint-Michel, etc.) afin de lutter contre les Turcs. Tous ses membres, des noble de naissance, étaient revêtus d'une cape noire ornée d'une croix blanche.
Sous le règne du grand maître de l’ordre, Jean Parisot de La Valette, les Maltais résistèrent au Grand Siège des Turcs de 1565. C’est l’année suivante, en 1566, que La Valette, la capitale de l’archipel, fut fondée. Dans les années qui suivent l'héroïque défense de Malte, l'ordre atteint l'apogée de sa gloire; dans toute la chrétienté, les nobles cherchent à en grossir les rangs.
Par la suite, les chevaliers de Malte continuèrent leurs luttes contre les Turcs en s'illustrant notamment à la célèbre victoire de Lépante en Grèce (1571) où la flotte chrétienne de la Sainte Ligue (Espagne, Venise, Saint-Siège et chevaliers de Malte) mit en déroute la flotte turque d’Ali Pacha, celui-ci étant jusqu’alors réputé invincible. Les chevaliers de Malte réussirent à maintenir leur ordre militaire dans une relative indépendance; ils possédaient non seulement leur propre armée et leur marine de guerre, mais ils frappaient monnaie, concédaient des prêts à faible taux d’intérêt, ouvraient des banques et envoyaient des représentants diplomatiques dans toutes les cours d’Europe. En réalité, grâce aux chevaliers, les îles de Malte formèrent un petit État souverain qui, de 1530 à 1798, rendit les plus grands services à la chrétienté et fut la terreur des pirates musulmans.
Au cours des siècles, l’esprit des chevaliers de l’ordre de Malte s’altéra et les chevaliers commencèrent à occuper leur temps pour satisfaire uniquement leurs propres intérêts. D’une part, les guerres contre les Turcs avaient fini par s’atténuer au point où les chevaliers tissèrent même des liens d’amitié avec les Turcs et autres musulmans; d’autre part, le pape n’avait plus besoin de faire appel régulièrement aux services de ces chevaliers.
En 1798, le 71e et dernier grand maître des chevaliers de l’ordre de Malte sur l’île, l’Allemand Ferdinand von Hompesch, se rendit au général Bonaparte après une résistance symbolique. En 1802, les "chevaliers au blanc manteau" et à la croix de Malte furent expulsés par les Britanniques. Aujourd’hui, l’ordre de Malte continue d’être reconnu par l’Église catholique de Rome, mais il ne s’agit plus que d’un ordre de chevalerie ecclésiastique et strictement honorifique. En 1998, le gouvernement maltais a autorisé l’ordre de Malte à reprendre possession du fort Saint-Ange de La Valette, mais l’ordre est resté essentiellement hospitalier; il soigne et vient en aide aux démunis. Par ailleurs, l'actuelle société de l'Ambulance Saint-Jean, arborant la croix de Malte comme logo, provient directement de cet ordre de chevalerie; il en est ainsi pour les Chevaliers de Colomb.
extrait de: http://www.tlfq.ulaval.ca/axl/europe/maltechev.htm